Des nouvelles de Hope et autres micros fictions
Au moyen de la photographie, j’ai élargi mon plaisir de la collection à la cueillette d’images. J’ai ainsi enrichi mon répertoire d’objets réels aux objets bidimensionnels. J’y puise et privilégie le point de vue de la proximité pour aborder les sujets qui me fascinent; soit une réappropriation de manière subjective d'un fragment de réalité objective pour développer ce que j’appelle une « grammaire de l’intime». Cette grammaire prend la forme de « micros fictions » ouvertes à la fois sur l’ordinaire et le désir.
Dans un premier temps, j’aborde et travaille chaque sujet photographique en plans rapprochés avec une grande volonté de dépouillement. L’intention première est de les montrer dans toute la particularité et la complexité de leurs détails. Je cherche à profiter de ces représentations magnifiées pour accentuer ce qu’elles ont à nous suggérer, c’est-à-dire la charge émotive et poétique de leurs connotations, l’ambiguïté et les dissonances qu’elles recèlent.
Ensuite, une opération de jumelage, placé sous le signe du détournement, me permet d’exprimer une certaine vision de l'altérité, conçue comme le serait une fiction sans cesse en ébauche. Autrement dit, je fais des rapprochements en utilisant la disparité de mes sujets pour que ces jumelages incertains livrent leur potentiel de dialogue. Je propose ainsi un programme narratif ouvert, tissé d’itinéraires et d’histoires à géométrie variable.
Je m’emploie à développer une grammaire de l’ordinaire et du désir. Lieux d’investigation, ces jumelages renvoient à des espaces théâtralisés sans en expliquer les liens. J’aime à penser que ces œuvres pourraient apparaître à la façon de pré-images, ce qui est en cause étant lié aux états, sensations et moments où l’image surgit pour s’imposer à nos sens avant qu’elle ne s’imprime dans la conscience et n’y trouve un sens. Par cette « scénarisation de l’intime », j’espère guider le regard dans une dérive où la subjectivité est mise en jeu, où les interprétations qui en découlent ramènent à une expérience conjuguée de l’ordinaire et du désir.
News from Hopes and other micro fictions
By means of photography I can enhance my enjoyment of collecting through the harvesting of images. In this way, my repertoire has expanded from real objects to two-dimensional objects. Favouring closer perspectives, I can address my subjective re-appropriation of objective fragments of reality that have been developed into a ‘grammar of the intimate’. My proximity to these subjects allow for a view of attitudes that have always fascinated me such as alterity, loss, absence and yearning. This grammar takes place in the form of ‘micro-fictions’, opening up through notions of the everyday as well as desire.
At first, I approach and work on my photographic subjects within intimate parameters and decided efforts to refine production. The initial intention is to emphasize and reveal the particularities of each subject and the complexity of their details. I seek to take advantage of the evidence held within these representations to accentuate what they communicate to us; that is to say, the emotional and poetic charge of their connotations, the ambiguity and dissonances they harbour.
Next, through a pairing process that plays with a détournement in rerouting conceptions, I become capable of expressing a certain perception of otherness, conceived in a manner similar to works of fiction that are continuously in progress.
In other words, I propose a kind of balance within disparity that grants ambiguous tandems with dialogical potential, ideal for supporting an open narrative. These stories are all woven in the midst of varying geometrical configurations.
I am devoting myself to developing this grammar of the ordinary and of desire. As sites of investigation, these photographic pairings refer to dramatized spaces without explanation as to why or how. I like to think that these images could function as pre-images, with significance placed on variable states, sensations and moments where an image looms up to impress itself on our senses before imprinting itself on one’s consciousness and finding meaning there. Through this ‘scripting of the intimate’, I hope to usher the eye into a drifting state where subjectivity comes into play, where resulting interpretations create experiences within the intersection of the everyday and desire.