Les objets familiers qui composent la collection de Judith Bellavance sont en latence dans leurs écrins atmosphériques. Chaises, tables, arbres, panaches, lampes et cages sont peints dans ces tableaux comme s’ils étaient plongés dans des brouillards affectifs. Évoquant les univers de la demeure et de la forêt, ces choses rassurantes dialoguent avec les mots et les oreilles qui émanent à leurs côtés, et parfois avec d’autres objets. Ce sont ces murmures énigmatiques et poétiques qui vibrent dans l’espace-temps intime du regard; qui résonnent à travers notre propre attachement à ces objets.
Réfutant la finitude au profit de l’ambiguïté et de la continuité, Bellavance peint de manière à ne pas figer ses compositions. La superposition de nombreuses couches de matière donne la luminosité et la profondeur à ses espaces abstraits, sans chercher à les structurer de manière cartésienne, ni à donner à voir des traces gestuelles de la présence de l’artiste. Les objets vivent à divers moments de ces lieux, glissés à différents niveaux entre les couches de peinture et les plans, dont on ne saurait dire s’ils émergent ou s’ils y enfouissent. Il en va de même pour ces mots, qui infiltrent discrètement ces espaces.
Par des lignes dynamiques - ces traces sonores en relation avec les oreilles et ces diverses formes de pulsations -, mots et objets recueillis aux aléas de la vie donnent l’impression d’être prêts à sortir de leur état de gestation; à être écoutés et éclairés par la lueur du rêve et de la mémoire. Ce qu’ils incarnent et dégagent, tout comme les ambiances que ces espaces mettent en scène, retenti lentement et délicatement. Ils opèrent par résonance, tant à l’intérieur de l’œuvre que dans la sensibilité du spectateur.
La poésie minimaliste de Judith Bellavance nous invite ainsi à investir le temps de ses œuvres. L’artiste révèle son parti pris pour les choses ordinaires qui sont remplies de sens, en nous exposant leur candeur, leur singularité, leur sincérité.
Laurent Vernet
The familiar objectsthat make up Judith Bellavance's collection lie latent in their atmosphericcaskets. Chairs, tables, trees, tufts of feathers, lamps and cages are paintedin her pictures as if immersed in emotional fogs. Evoking the worlds of homeand forest, these reassuring things dialogue with the words and ears thatemerge beside them, and sometimes with other objects. It is these enigmatic andpoetic murmurings that vibrate in the intimate space-time of the gaze and that resonatewithin our own attachment to these objects.
Rejecting the finite forambiguity and continuity, Bellavance paints loosely, avoiding rigidcompositions, and numerous superimposed layers of matter impart luminosity anddepth to her abstract spaces. In these images, she attempts neither to impose aCartesian structure nor to reveal her presence through intrusive mark making.The objects do not impinge on us all at the same time, as they are inserted atdifferent levels between the paint layers and planes, and this also makes ithard to see if they are burrowing their way in or pushing their way out. Words,too, discreetly edge their way into these spaces.
Through dynamic lines,tracks of sound attuned to the ears and diverse rhythmic forms or words andobjects picked up here and there during life's journey seem ready to emergefrom their gestation, to be listened to and lit up by the glimmer of dreams andmemories. What they embody and radiate, like the atmospheres emanating fromthese spaces, makes itself felt slowly and delicately. They resonate as muchwithin the work as within the observer's sensitivity.
Judith Bellavance'sminimalist poetry thus invites us to engage with the timeframe inherent in herworks. In revealing their candour, singularity and sincerity, the artist showsher partiality for ordinary things full of meaning.
Laurent Vernet
Réfutant la finitude au profit de l’ambiguïté et de la continuité, Bellavance peint de manière à ne pas figer ses compositions. La superposition de nombreuses couches de matière donne la luminosité et la profondeur à ses espaces abstraits, sans chercher à les structurer de manière cartésienne, ni à donner à voir des traces gestuelles de la présence de l’artiste. Les objets vivent à divers moments de ces lieux, glissés à différents niveaux entre les couches de peinture et les plans, dont on ne saurait dire s’ils émergent ou s’ils y enfouissent. Il en va de même pour ces mots, qui infiltrent discrètement ces espaces.
Par des lignes dynamiques - ces traces sonores en relation avec les oreilles et ces diverses formes de pulsations -, mots et objets recueillis aux aléas de la vie donnent l’impression d’être prêts à sortir de leur état de gestation; à être écoutés et éclairés par la lueur du rêve et de la mémoire. Ce qu’ils incarnent et dégagent, tout comme les ambiances que ces espaces mettent en scène, retenti lentement et délicatement. Ils opèrent par résonance, tant à l’intérieur de l’œuvre que dans la sensibilité du spectateur.
La poésie minimaliste de Judith Bellavance nous invite ainsi à investir le temps de ses œuvres. L’artiste révèle son parti pris pour les choses ordinaires qui sont remplies de sens, en nous exposant leur candeur, leur singularité, leur sincérité.
Laurent Vernet
The familiar objectsthat make up Judith Bellavance's collection lie latent in their atmosphericcaskets. Chairs, tables, trees, tufts of feathers, lamps and cages are paintedin her pictures as if immersed in emotional fogs. Evoking the worlds of homeand forest, these reassuring things dialogue with the words and ears thatemerge beside them, and sometimes with other objects. It is these enigmatic andpoetic murmurings that vibrate in the intimate space-time of the gaze and that resonatewithin our own attachment to these objects.
Rejecting the finite forambiguity and continuity, Bellavance paints loosely, avoiding rigidcompositions, and numerous superimposed layers of matter impart luminosity anddepth to her abstract spaces. In these images, she attempts neither to impose aCartesian structure nor to reveal her presence through intrusive mark making.The objects do not impinge on us all at the same time, as they are inserted atdifferent levels between the paint layers and planes, and this also makes ithard to see if they are burrowing their way in or pushing their way out. Words,too, discreetly edge their way into these spaces.
Through dynamic lines,tracks of sound attuned to the ears and diverse rhythmic forms or words andobjects picked up here and there during life's journey seem ready to emergefrom their gestation, to be listened to and lit up by the glimmer of dreams andmemories. What they embody and radiate, like the atmospheres emanating fromthese spaces, makes itself felt slowly and delicately. They resonate as muchwithin the work as within the observer's sensitivity.
Judith Bellavance'sminimalist poetry thus invites us to engage with the timeframe inherent in herworks. In revealing their candour, singularity and sincerity, the artist showsher partiality for ordinary things full of meaning.
Laurent Vernet